Pauline

Il est des mots qui sont comme des plaies. De ces plaies exacerbées que tout avive. Qui pénètrent l’âme. Au point de non-retour, ce lieu profond où même l’oubli n’est plus possible.
Les mots que tu prononças ce dimanche furent de ceux là. Nous étions deux à les entendre. Nous n’avons pas voulu les croire. Alors tu décidas de nous bannir de ta vie. Tu fermas ta maison, tu vendis tout. Toutes ces choses que nous avions partagées. Celles aussi que nous avions caressées et aimées. Tu nous renias, ma mère et moi, confondues par ta colère, haïes par ton entêtement qui ne voulait plus rien savoir.
Après quinze années de silence et de refus, ta mort fut le point d’orgue de ce parcours obstiné, enfermant pour toujours ce que nous aurions pu nous dire.