Un parmi 100 000

Le déclic a lieu en 2016, à la découverte d’un reportage sur les enfants placés de force par les autorités suisses entre 1870 et 1980. Pour Claude Handschin, la nécessité de parler apparaît comme une évidence. En 1943, alors que son père est mobilisé aux frontières et que sa mère peine à gérer seule son foyer, Claude Handschin est placé dans un orphelinat genevois de l’Armée du Salut, puis en Suisse alémanique, où il subira un choc linguistique et culturel.
Il y vivra ses années de formation ballotté entre divers patrons et familles de paysans, sans jamais se sentir à sa place. Dans son témoignage, il revient avec un regard à la fois tendre et lucide sur son enfance et son adolescence qu’on a privées de famille. Son récit porte un éclairage nécessaire sur un épisode peu glorieux de l’histoire suisse à la lumière des joies, des peines et des rencontres qui ont façonné sa jeunesse.
Sans complaisance ni amertume, il décrit la solitude, l’isolement et le manque, mais aussi – et surtout – l’espoir, la persévérance et la résilience.